Alix, personnage emblématique de l’œuvre de Jacques Martin, fête ses 70 ans. A cette occasion, le Musée Art et Histoire de Bruxelles propose une grande rétrospective consacrée à son créateur : Jacques Martin.
Un lieu idéal
Exposer des planches originales d’un des maîtres de la bande dessinée historique dans un Musée consacré à l’Histoire est une très bonne idée. Qui plus est lorsque les originaux côtoient des statues et des objets de la Rome et de la Grèce antiques. En effet, la scénographie de cette exposition nous plonge dans l’univers de Jacques Martin au cœur des collections consacrées à l’antiquité gréco-romaine.
Notons que le contenu de cette expo a été présenté en janvier 2018 durant le Festival International de la BD d’Angoulême.
Un parcours en 8 volets
L’exposition retrace le parcours de Jacques Martin depuis ses débuts jusqu’en 1988. Elle est divisée en 8 parties qui nous font découvrir à travers de très nombreux originaux les principales thématiques abordées dans l’œuvre de ce grand auteur.
Premiers dessins
On trouve d’abord ses premiers dessins : des illustrations réalisées lorsqu’il est envoyé au Service du Travail Obligatoire dans les usines Messerchmitt en Allemagne lors de la seconde guerre mondiale, quelques travaux publicitaires, des décors de théâtre, ses premiers essais en bande dessinée.
Les corps
Le visiteur est amené ensuite à voir des planches d’Alix axées sur les représentations du corps humain dans cette série. Jacques Martin a toujours voulu être proche de la dure réalité de l’époque, n’hésitant pas à dessiner des corps suppliciés ou malmenés.
Hergé
Après 2 ans de tâtonnement à Bruxelles, l’auteur entre au Journal Tintin, dirigé par Hergé. Même si le rédacteur en chef ne trouve pas son travail très bon, il voit rapidement son potentiel : il progresse très vite dans son dessin, il sait extrêmement bien se documenter et est très précis dans la représentation de machines contemporaines, notamment les voitures et les avions… Cette section présente des dessins issus de cette période Tintin et des échanges épistolaires entre Jacques Martin et Hergé.
Les débuts d’Alix
Cette partie montre la première planche d’Alix l’Intrépide (1948) et plusieurs autres extraites des premiers albums de la série (La Tiare d’Oribal, L’Ile Maudite, La Griffe Noire, Les Légions Perdues). On peut y constater l’évolution graphique d’Alix sur quelque 14 ans. Ces changements de style sont parfois justifiés par des choix de l’éditeur Raymond Leblanc qui demandait à ses auteurs de dessiner dans un style proche de celui qui marchait le mieux dans le journal à l’époque, à savoir Blake et Mortimer. C’est probablement sur l’épisode L’Ile Maudite que cela se remarque le plus, car les personnages y sont beaucoup plus ronds. L’aventure suivante, La Tiare d’Oribal, est, quant à elle, celle qui est la plus proche du style hergéen. Jacques Martin passera à un style plus personnel à partir de La Griffe Noire.
Les femmes dans Alix
Au milieu des années 1960, on voit l’apparition de personnages féminins forts, intrigants et complexes, comme la Reine Adréa dans Le Dernier Spatiate (1966) ou la jeune Gauloise Ariela dans Iorix Le Grand (1971).
Entre rêve et réalité
Jacques Martin est connu comme le véritable précurseur de la bande dessinée historique. Il s’est en effet attaché à rendre une vraisemblance historique à ses récits en se basant sur une documentation importante (3000 livres !). L’exposition présente une série de planches faisant le lien entre fiction et Histoire, extraites d’épisodes comme Le Sphinx d’Or (1949), Vercingétorix (1985), Le Tombeau Etrusque (1967), Le Fils de Spartacus (1974)… à quelques mètres de la reproduction de la ville de Rome.
Lefranc : Alix des temps modernes
Le personnage de Guy Lefranc entraine Jacques Martin dans des récits où la technologie et la science sont très présents. Il est reflet des préoccupations liées à son époque, avec notamment la menace nucléaire. Quelques très belles planches de cette série sont également exposées.
Un Musée source d’inspiration
Le Musée Art & Histoire fut une grande source documentaire à Hergé pour ses aventures de Tintin. Il abrite ainsi la statuette qui fut le modèle du fétiche Arumbaya et la momie précolombienne qui inspira celle de Raskar Kapac dans Les Sept Boules de Cristal.
On ne sait pas si Jacques Martin a puisé sa documentation dans les collections du Musée, mais cette exposition donne l’occasion de voir toute une série d’objets datant de la même période que les aventures d’Alix. Donc, au-delà de l’exposition de planches originales, la visite s’enrichit de cet environnement historique. Elle comblera les amateurs de l’œuvre de Jacques Martin, mais elle devrait aussi séduire les amateurs d’antiquité gréco-romaine qui pourraient découvrir cette admirable série qu’est Alix.
En pratique
Où ?
Musée Art et Histoire
Parc du Cinquantenaire 10
1000 Bruxelles
web : www.kmkg-mrah.be/fr/expositions/alix
Quand ?
Du 14 septembre 2018 au 6 janvier 2019.
Horaires :
Mardi à vendredi : de 9h30 à 17h;
Samedi, dimanche et jours fériés : de 10h à 17h.
Fermé le lundi.
Fermé: du 16 au 18 octobre 2018, les 1 et 11 novembre 2018, le 25 décembre 2018 et le 1 janvier 2019.
Prix d’entrée
GRATUIT pour les – 18 ans !
10 € / 8 € (compris dans le prix d’entrée aux collections permanentes)
Derniers tickets vendus à 16h.
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