Ligne de fuite

Ligne de fuite
par Robert Cullen
Editions Blueman
Avis : 3,5/5 Mabouls 

Un magicien qui fait disparaître ses assistantes, une voiture qui dérape sur le verglas, un jeune homme qui perd l’ouïe suite à une chute. Ce sont les points de départ des 3 histoires qui composent Ligne de fuite. Chaque récit nous plonge dans un univers différent avec une touche de fantastique.
Un livre étrange mêlant émotion et réflexion avec comme fil rouge le deuil et l’absence, servi par des dessins remarquables.

Cathleen est une jeune danseuse. Elle écrit des textes et rêve de devenir chanteuse. Contrainte par l’argent,  elle devient l’assistante d’un curieux magicien qui se produit en privé devant un parterre d’hommes. Mais où sont donc passées les anciennes assistantes du magicien ?

Un accident de la route. Un décès. Un enfant ? Une femme ? Peut-on être à la fois mort et vivant, ou vivant et mort ? Quand l’esprit divague, il garde parfois l’espoir de retrouver l’être cher décédé.

Un jeune homme s’enfuit à vélo dans la nuit. Une voiture le percute brutalement. Il n’entendra plus, jusqu’à un jour 40 ans plus tard, où une mélodie viendra bercer son oreille. Une musique qu’il est le seul à percevoir. Un son qui le mènera dans le passé, là où tout a commencé.

3 histoires, 3 lieux, 3 époques, 3 personnages. Robert Cullen raconte bien. Mais il faut lire entre les cases ce qu’il veut exprimer. Les récits jouent avec les personnages et se jouent du lecteur en usant de fantastique.
La thématique commune est la vie qui continue sans l’absent avec comme fardeau la tristesse ou le remord. Tristesse d’avoir perdu quelqu’un, remords de s’être sauvé plutôt que de sauver une vie. 

Robert Cullen s’affirme avec un trait efficace et maîtrisé. On tourne les pages avec plaisir. Les personnages sont bien campés, le dessin est clair et expressif. La plupart des planches sont en bichromie (noir et gris) ce qui donne une ambiance particulière aux récits. Tout est mis en place avec soin.

Un très beau travail !

  • le dessin clair et expressif
  • la bichromie accentuant le côté dramatique
  • la thématique du deuil amenée avec finesse 
  • la sensibilité commune aux trois histoires

Marc Carlot & Brigitte Peeters

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